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Cours et détours

Grille d'évaluation de la dissertation

23 Octobre 2010 , Rédigé par J.-L. Martine Publié dans #Techniques de la Dissertation

 

1. Critères d’évaluation pour la composition française. Les points suivis de caractères gras signalent les principaux critères négatifs.

 

Premier critère : La compréhension du sujet. Discriminant pour 80% des copies et pour la moyenne arithmétique (plus ou moins de 10)

Deuxième critère : l’étayage de la réflexion par des exemples pertinents et témoignant d’une réelle appropriation.

Troisième critère (précisant le premier) : pertinence, singularité et adaptation de la réflexion au sujet proposé ; c’est toujours du traitement d’un sujet spécifique dont il s’agit de juger, et non de la capacité à produire un discours de généraliste (par exemple sur un genre comme le roman).

Problématique, plan, organisation et progression du propos.

Introduction : citation et/ou reformulation du sujet, élaboration d’une problématique, vraie analyse du sujet et opération de synthèse qui met au clair les enjeux de la citation.

Projet d’écriture « orienté », dynamique de composition nettement initiée.

Sujet cité sans analyse.

Aucune annonce de plan, aucun contrat de lecture.

Pas de problématisation.

Conclusion : effort de reformulation synthétique des éléments essentiels de la réflexion, élargissements possibles (suggérés), « pointe » finale ou formule de clôture.

Conclusion platement conventionnelle, trop courte ou absente. 

Développement : progression de la réflexion, prise en compte explicite de ce sujet dans l’ensemble de la composition, en tant que « tout » organique. Dialogue avec la citation. Distance critique, problématisation qui justifie l’organisation du propos.

Les termes clés du sujet ne font pas l’objet d’un « questionnement » problématique, ils ne sont pas définis ou redéfinis.

Généralisations abusives à partir d’entrées génériques plaquées.

Quasi digressions ou éclatement autour de « mots clés » décontextualisés.

Eloge exclusif ou blâme excessif

Organisation, plan pertinent, progression, « tuilage » du propos, composition claire. Art des transitions, balisage interne.

Confusion.

Contresens.

Problématisation absente, partielle ou plaquée.

Exposé linéaire et « juxtaposition » aveugle des analyses : catalogue d’idées ou d’exemples sans comparaison.

Progression et transitions laborieuses, forme vide et propos convenus.

 

Nature du plan : dialectique (thèse / limites / dépassement : schéma formel creux, plat ou bien progression réelle d’une pensée critique ?) ou analytique (selon quelles perspectives critiques, quels « points de vue » ou quels types de « surplombs » ?).

Connaissances littéraires, culture et capacité à organiser un propos pertinent pour convaincre.

Stratégie de l’exemple[1] (expliciter, argumenter, illustrer ou prouver ?). Nombre et pertinence. Prise en compte de textes et de lectures qui témoigne d’une appropriation.

Peu ou pas de références.

Exemples trop allusifs ou non pertinents.

Catalogue, fiches de lecture alignées sans lien argumenté avec le sujet.

Chronologie trop large.

Culture littéraire mise en œuvre.

Maîtrise d’une histoire littéraire et pas seulement d’une histoire de la littérature (sous forme d’un catalogue d’œuvres bien rangées).

Enrichissement du sujet. Mise à jour des implicites de la réflexion proposée.

Exploration bien orientée d’un domaine de connaissance littéraire (cf. genres, registres…)

Manque de maîtrise des

connaissances liées au genre, au registre.

Série d’étiquetages.

Culture générale manifeste, ouverture à d’autres références : citations, histoire de l’art, cinéma et musique s’il y a lieu.

Subjectivement : impression d’une absence de curiosité intellectuelle.

Lecture et lisibilité.

Volume à la fois suffisant et mesuré. 

Écriture homogène, adaptation au sujet et « congruence »[2]. Pertinence des choix de métalangage.

Vocabulaire de l’analyse littéraire flou

Répétitions et paraphrase.

Plus rare :

Dissertation squelettique

Langage familier.

Jargon hors de propos.

Expression élégante et correcte. Syntaxe : cohérence des phrases et des enchaînements.

Correction orthographique : accords, accents, ponctuation...

Négligence orthographique permanente.

Absence manifeste de relecture.

 

Lisibilité de l’écriture et souci du lecteur (détail peu pris en compte dans l’évaluation, mais à noter pour l’agrément de lecture).

Présentation compacte, en un seul bloc.

Écriture illisible.

 

 




[1] Cf. Rapport 2000, p. 64, et Rapport 2002, p. 58

[2] C’est-à-dire ici une parfaite adaptation du niveau de pensée et de discours à la fois à la nature de la citation, dont on est capable de cerner les enjeux, d’amplifier les conclusions et d’exposer les limites, et aux caractères spécifiques de la situation de discours : un concours de recrutement de professeurs de français, de lettres et de littérature.

 

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