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Cours et détours

Organisation de la 1ere partie des Egarements

18 Octobre 2011 , Rédigé par J.-Luc Martine Publié dans #Lumières et libertinage (L3)

Structure de la première partie des Egarements

 

L’Histoire se passe, de toute évidence, vers 1735. Mais cela à-t-il une fonction ?

 

Prologue (69-77)

                Il se détache de ce qui suit par sa relation avec le temps (pas de scènes), nous sommes dans le registre du sommaire (Huit mois en huit pages). Meilcour entre dans le monde à 17 ans (très peu d’éléments avant : son éducation, le nom rendu plus éclatant par le père, la mort du père, la sagesse de la mère). Il est torturé six mois par son embarras. Il y a « au moins deux mois » pendant lesquels Meilcour et madame de Lursay sont dans l’état « d’amants tacites ».

                Cette séquence se détache très nettement de ce qui suit, où le temps se décompte en journées (première partie, la seconde en heures puisqu’elle « dure » 24 heures, la troisième retrouve le rythme des journées).

                A l’intérieur de cette séquence, des ensembles se détachent, plus thématiquement que narrativement, même si des données de récit sont indiquées. Le portrait (autoportrait) du jeune homme fera incipit (avec des variations fines). La deuxième séquence ouvre une représentation morale (et caricaturale) des mœurs (passage du singulier au général comme élément structurant).

 

La structure de l’ouverture : le jeune-homme, les mœurs du temps, la marquise

 

a. Portrait du jeune homme à son entrée dans le monde

Identité : le nom du père, l’argent de la mère. L’entrée dans le monde comme naissance. Meilcour a 17 ans.

Education reçue, les rapports avec la mère.

Le thème de la vanité. (p. 69-70).

L’idée du plaisir : restriction et oisiveté. Les passions du jeune-homme. Début de l’anthropologie de Crébillon : le désir comme puissance sans objet. Inconstance nécessaire. (70)

Vers l’action : comment déclarer son amour ? Timidité. Inexpérience. La difficile maîtrise du discours amoureux.

 

b. Portrait du siècle : « Ce qu’alors les deux sexes nommaient Amour » (p. 71-72)

État des mœurs. L’amour contemporain : le commerce amoureux et l’idée de liaison Moralisme crébillonien. Corruption du siècle. Illusions et exemplarité. L’ignorances du jeune homme/

 

c. Portait de la marquise de Lursay (73).

Relation d’amitiés. Naissance du désir d’être aimé. Le jeune homme limpide : les signes de l’amour (« elle m’avait pénétré). Meilcour ignore le passé de Mme de Lursay.

Portrait de la marquise (73) : le contraire de la mère (coquette et galante jadis). Portrait de la femme de 40 ans (74). Son esprit et son « système »

 

Les dispositions préliminaires, situation amoureuse initiale, récit bref : la femme et le jeune homme au temps des amours faciles (75-77). Une situation à débloquer. Tirer parti d’une conversation.

 

Début de la narration : « Un jour qu’il y avait beaucoup de monde … » (p. 77)

 

Début de l’action romanesque à proprement parler. Début des scènes. La première partie s’achève au milieu du 9e jour, par l’arrivée de Versac, dont la figure domine la suite, et par les nouvelles dispositions de Meilcour à l’égard de Mme de Lursay (orgueil blessé et désir de vengeance). Au centre, la rencontre amoureuse et le début du système d’entrecroisement des intrigues.

 

Première journée : la déclaration

 

La première séquence (deux journées) est formée par les relations de Meilcour avec Mme de Lursay avant la rencontre d’Hortense (au milieu du troisième jour, p. 89)

 

La première conversation entre Mme de Lursay et Meilcour (77-84)

Trouble du tête-à-tête (77-78) et conversation galante. Les risques d’une déclaration (77-79). Du général au particulier (79-81). Suite de l’aveu et déclaration de Meilcour, la fausse résistance et faibles scrupules de Mme de L Premier malentendu. (79-84)

Réflexions du narrateur à propos des dispositions de Mme de Lursay (84-86)

Le rapport des âges ; les avantages d’un jeune amant ; le temps de la délicatesse ; la femme jeune et la femme mûre devant l’amour. Conclusion : le dessein de Mme de L.

Réflexions du soir et première nuit (p. 86)

                Meilcour rêve de rendre Mme de L. Sensible. Elle, elle s’attend à le trouver empressé.

 

Deuxième jour (p. 86-88)

 

Le lendemain, mais tard. Deuxième conversation (86-88)

                Meilcour est froid Suite du malentendu.

Mme de L. est engageante.

L’amour sans secret. Les aveux voilés mal compris

Le jeu et les marques de l’amour, avances et réserves de Mme de L., poursuite du malentendu : manège des semi-aveux.

Deuxième nuit (88-89)

Meilcour et les signes de l’amour

Il est résolu à conquérir Mme de L/

 

Troisième jour : l’opéra (p. 89-93)

 

La deuxième séquence est marquée par l’entrée en scène de l’inconnue, et par le conflit, dorénavant, des objets du sentiment. La narration, construite en fugue, reçoit sa troisième voix.

 

Meilcour va chez Mme de Lursay (le plus tôt possible), elle n’est pas chez elle.

Quelques visites en attendant l’heure de l’Opéra.

 

La grande scène de l’Opéra : la rencontre amoureuse, la passion, en opposition avec l’histoire lente de l’amour pour Mme de Lursay (89-92)

La rencontre et les surprises de l’amour (89-91) Apparition, fascination, efforts de séduction indirecte (la conversation avec l’ami)

L’entrée de Germeuil, l’accueil qui lui fait l’Inconnue. Dépit et la jalousie. Sortie de l’Opéra. Le caractère romanesque de la rencontre. (91-92)

 

Meilcour entre deux amours : le cœur partagé (92-93).

Soirée de mésentente (« en arrivant chez ma mère »), p. 93

                Meilcour pense à l’inconnue et Mme de L. affecte de l’humeur.

Le jeune homme piqué. Tous deux mécontents

 

Deux jours de recherches inutiles (93-94)

 

Les ellipses de la double absence. Sans rencontres, il n’y a plus de matière romanesque.

Le quatrième jour (93-94) :M., sans se soucier de Mme de Lursay, s’obstine à rechercher l’Inconnue

Cinquième jour, même recherche. Meilcour nourrit l’espoir d’épouser l’inconnue (93)

 

Trois jours sans voir Mme de L. 6e jour (94-103)

 

Feux croisés :

Amour et goût. Persistance du goût pour Mme de L. (94-95)

Mme de Lursay fait des réflexions. Résistance d’une platonicienne (96)

Garder deux fers au feu

Quatrième rencontre : les promesses de l’amour (p. 96-100)

Mme de L., inquiète, se rend chez Meilcour.

Le tête-à-tête (97-100). En aparté : les fautes de Meilcour exigent une explication, ce qui conduit à une nouvelle déclaration.

Une fausse clarification (100-103)

                Mme de L trop vite rassurée (100-101)

Mme de L. conduite à promettre un rdv. Les mains se serrent (101-102)

Le cœur balance.

Réflexions du soir et 7e nuit (103)

 

 

7e Jour (103-129)

 

Meilcour continue à rechercher l’inconnue. Visite à Germeuil parti à la campagne. Est-elle avec lui ? (103-104)

 

La grande scène des Tuileries : le jeune homme et la jeune fille (104-111)

Méditation solitaire et apparition. L’émotion d’entendre sans être vu (104)

L’entretien surpris (105-109)

Dissertation sur les dangers de l’amour. Un amour surpris ? L’inconnue aime-t-elle et qui ? (105-108)

                Le mécanisme de l’amour (108-109)

                Perplexité de Meilcour : est-il aimé (109-110)

Manœuvres pour Croiser l’inconnue. Que comprendre ? (110-111))

Le romanesque n’est pas de la partie (111)

 

Cinquième rencontre avec Mme de Lursay.

 

Les deux plans de l’amour vers le tête-à-tête : le jeune-homme et la femme d’expérience (112-127)

 

Hésitations de Meilcour (aller au rdv., se faire excuser ?)

« Enfin je me déterminais à voir Mme de Lursay » (arrivée tardive)

Chez Mme de Lursay. Les crimes de l’amant, Meilcour incivil (113)

Le renversement : Les charmes de Mme de Lursay (113)

Meilcour charmé (113-114) [la logique du transfert amoureux : « Elle profita de tout l’amour que j’avais pour mon inconnue » ; agir sans idée distincte : les causes des effets]

Passage au discours :

Aveu et promesses de Mme de Lursay (115)

Triomphe de la vanité : « Je triomphais de Platon » (116-117)

Séduction de Mme de Lursay, anéantissement de l’idée de l’inconnue (118)

Stratagèmes cocasses pour un entretien (118-120)

Impatience inquiète (120)

Embarras du tête-à-tête « Ce moment si ardemment souhaité vint enfin », et échec amoureux (121-127)

Faux départ.

La plus horrible peur de sa vie.

Mme de L. feint de craindre l’indiscrétion de Meilcour, puis ses procédés, mais se fie à sa « probité » (121-125)

Action téméraire de Meilcour ou comment manquer une femme qui s’offre (125-127)

Meilcour croit devoir se retirer.

Réflexions de Meilcour (127-129).

Meilcour reconnaît sa sottise. Retour de l’idée de l’inconnue, écartée par celle d’un « bonheur prochain »

 

8e jour entrée de Versac, Meilcour déniaisé (129-164)

 

« Je me disposais le lendemain à aller chez elle … » les retards de l’irruption.

 

Entrée en scène de Versac, le jeu des révélations (p. 129-133)

 

Variation par entrée en scène du personnage central, hors du circuit parcouru jusqu’à présent (les femmes et le rival). Variation dans les dispositions de Meilcour, vers l’humiliation et la vengeance : nouvelle énergie romanesque.

 

Portrait de Versac (129-130)

Interdiction de la mère (129). Imiter Versac (130)

La scène de l’entrée : « Il entra avec fracs » (130) [passage au discours] Médisances et conversation (130-133)

La Comtesse et le petit Marquis (130-131)

                Madame de Lursay : amants et fausse vertu (131-132)

La vengeance du libertin : discréditer Mme de Lursay (133)

D’une vengeance à l’autre : Meilcour, déniaisé, court chez Mme de L. pour se venger (133)

 

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